Le P'tit Pollestrenc Progressiste de juin 2003:

Retraites: réformer

autrement, c'est possible…

INCROYABLE ! L’UMP légifère sans avoir au préalable négocié avec les représentants des salariés (10 heures de négociation pour une réforme qui nous engage pour 30 ou 50ans, ridicule).

     Partout en Europe, les réformes de retraite se sont faîtes par la négociation, puis une conclusion politique. En France, l’UMP passe en force. Les salariés du public et du privé sont abasourdis par cet autisme gouvernemental. Résultats : un projet injuste car seuls les salariés supportent l’effort avec des mesures d’économie portant sur l’allongement de la durée de cotisation et sur l’abaissement du niveau des pensions ; un projet incohérent économiquement et socialement. Comment demander aux salariés de travailler plus longtemps alors que le chômage augmente, que nombre d’employés sont mis au placard avant 55 ans ? Dans les derniers sondages, ¼ des Français demandent le retrait du projet, ¼ demandent son maintien et ½ demandent la réouverture préalable à la négociation.

                          Qu’en sera t il demain d’une réforme refusée par une majorité de Français et par la plupart des syndicats ?

     IMPENSABLE ! Jamais une telle campagne médiatique n’a été organisée pour nous faire gober une réforme (des passages télévisés incessants, de nombreuses pages de pub dans l’Indépendant, un journal complet accompagné d’un CDROM pour notre Député local, une lettre raffarine adressée à chaque foyer, etc.). Quel coût ont ces campagnes publicitaires ?

     CLOWNESQUE ! Depuis des semaines les syndicats locaux demandent aux Députés UMPistes des P.O. un simple débat public démocratique. Après l’occupation de la permanence parlementaire de Mach, une date avait été fixée… Les Mach-Calvet-Franco se sont défilés ! Auraient-ils peur de leurs électeurs ?

 

     Simple p’tit progressiste de Pollestres, je défends une autre logique : LA NÉGOCIATION !

     Je ne vois pas d’autres solutions pour asseoir dans le temps une réforme sur les retraites qui engage chacun de nous pour des décennies. Négociation dont voici les principaux axes :

► Le texte Raffarin-Fillon prévoit que la durée de cotisation dans le privé comme dans le public passera à 42 ans à moyen terme (et plus si le MEDEF claque des doigts). Je demande une durée de cotisation publique et privée moyenne à 40 ans. Cette durée de cotisation doit être renvoyée à la négociation et doit intégrer des critères de pénibilité, de conditions de travail, les périodes de chômage, l’espérance de vie. Un manœuvre des P.O. ne doit pas cotiser autant qu’un bureaucrate parisien !

► Le projet Raffarin-Fillon ramène le taux de remplacement à 64%. D’après Xavier Bertrand rapporteur UMP de la commission des finances, un salarié qui actuellement part à la retraite avec 84% de son salaire, partira en 2020 avec seulement 71% ; et un cadre avec 62%. Soit une baisse des pensions de 15 à 27%; inadmissible ! Je demande un taux de remplacement à 75%.

► Le texte Raffarin-Fillon prévoit une retraite minimum à 85% du Smic. Je demande une retraite minimale à 100% du Smic, accompagné d’une limitation des pensions de retraite à 3 fois le Smic. Ce serait une grosse économie, une meilleure gestion, et une meilleure répartition.

► Le projet Raffarin-Fillon prévoit que les salariés ayant commencé à travailler entre 14 et 16 ans et ayant cotisé plus de 40 ans auront le droit de partir en retraite avant 60 ans ; mais sous réserve de conditions qui seront précisées par décret. Quelles conditions ??? D’après ce que je sais, le dispositif prévu est tellement restrictif que sur les 800 00 personnes concernées, seules 100 000 en bénéficieront ! Je demande que tout salarié ayant 40 annuités de cotisation puisse bénéficier de sa retraite dès 55 ans.

► Le projet Raffarin-Fillon prévoit que les pensions seront indexées sur les prix. Quand, par exemple, sur une année pleine, l’augmentation des prix sera de 2% et la hausse du Smic de 2,5%, les petites retraites augmenteront de 2% contre 2,5% auparavant. Je propose une conférence annuelle des retraites associant les partenaires sociaux et les représentants des retraités dans laquelle on débattrait du montant des pensions de manière à garantir le pouvoir d’achat des retraités.

Le projet Raffarin n’est pas financé !

Mais le plus grave, c’est que LE PROJET RAFFARIN-FILLON N’EST PAS FINANCÉ. Dans la fonction publique, la moitié seulement des financements est prévue. Dans le régime général, c’est un tiers ! Sans financement sérieux, dès le départ, la loi Raffarin-Fillon va à l’échec.

                     La France n’est pas un pays pauvre ; et ne s’appauvrit pas dans les rues comme le déclare le Baron Sellière. Et même, la France est de plus en plus riche. Pas les salariés, pas les ouvriers, pas les retraités ; mais chaque année, le PIB (Produit Intérieur Brut – la richesse produite en France) augmente. La part des salaires dans ce PIB décroît d’année en année ; mais la part des revenus non salariaux augmente bien plus.

 

     Simple p’tit progressiste de Pollestres, je préconise 4 axes de financement:

Un pacte national pour l’emploi. Il ne peut y avoir de pérennisation des régimes de répartition s’il n’y a pas un niveau d’emploi satisfaisant, notamment pour les plus de 50 ans. Plus il y aura de cotisants au régime de retraite, plus la galette à répartir sera grosse. Malheureusement, les mesures gouvernementales UMPistes depuis un an ne sont pas très encourageantes ; par exemple le licenciement de 16 000 emplois jeunes ou le non remplacement de 30 000 fonctionnaires.

Les cotisations sociales, salariales comme patronales. C’est le fondement même de la répartition. Les salariés sont prêts à faire un effort, les employeurs doivent faire de même. La galette sera plus grosse car tous (pas seulement les salariés) apporteront un peu plus de cotisation.

La contribution sociale généralisée (CSG). Elle a le mérite de porter à la fois sur les actifs et les inactifs, sur les revenus du travail comme sur ceux du capital. Les salariés ne seront pas les seuls à faire un effort.

Une contribution sur les richesses produites, sur les revenus du patrimoine et la suppression des allègements fiscaux profitant aux plus riches. Ces ressources supplémentaires doivent être affectées au fond de réserve des retraites conçu sous Jospin.

 

Le scandale
du financement de l’APA :

Une réforme qui restera dans notre histoire : l’APA (Aide aux Personnes Agées). Elle vise à maintenir chez elles des personnes âgées et dépendantes. Réforme importante pour de nombreux « anciens » dans notre département. Avant Raffarin-Mach, cette avancée sociale était financée par l’État et le Département qui contribuait pour 18 millions d’€uros. Avec Raffarin-Mach, l’État a baissé l’impôt sur le revenu de 5% avec comme conclusion un désengagement financier de l’APA. Résultat : le Département (le Conseil Général) a du contribuer pour 100 millions d’€uros, ce qui explique l’augmentation de 5% des impôts départementaux pour 2003. 5%-5% =0 pensez vous… Pas du tout ! L’impôt sur le revenu est payé par les plus riches et est équivalent dans tous les départements français. L’impôt départemental est payé par tous, petits salariés locataires y compris et les départements qui ont un taux de personnes âgées important (comme le notre) doivent contribués beaucoup plus que les autres.

 

Le scandale
des marchés publics :

Pendant que nous nous focalisons sur certaines réformes, d’autres sont passées sous silence. Au nom de la simplification des demandes administratives, Raffarin-Mach procédant par décrets et ordonnances, déréglementent le code des marchés publics. Ainsi toutes les procédures mises en place pour assurer la concurrence, la transparence et garantir la moralité de la vie publique sont remises en cause. Ces textes permettront d’amnistier certains élus ou responsables administratifs mis en examen dans des affaires de favoritisme. L’ère du soupçon est réouverte