Le P'tit Pollestrenc Progressiste d'octobre 2003:

BUDGET RAFFARIN 2004 : INCONCEVABLE !

 

Les chiffres de l’économie française sont catastrophiques… mais logiques. Dans ce contexte, on peut s’étonner que le gouvernement ne change pas d’orientation budgétaire et que, face au mur, il accélère les mesures entérinant la récession.

 


Car la récession commence … hier ! Dès le 2ème trimestre 2003, la croissance a été inférieure à zéro (-0,3%). En août 2003, la consommation des ménages a baissée (-2,7%). Cet indice économique est le plus important (et le plus limpide) de l’économie d’un pays. Malgré les prétendues baisses d’impôts, malgré les apparitions quasi journalières du très médiatiquo-publiciste 1er Ministre, la mayonnaise ne prend plus, les Français n’ont plus confiance dans l’économie de leur pays. Résultat logique : ils consomment moins.

 

Caresser la « France d’en bas » pour gâter la « France d’en haut », asséner des petites phrases en serrant ses poings potelés dans les médias ne constitue pas une politique économique. Après 18 mois de pouvoir UMPiste, la vérité apparaît. Prenons l’exemple de le baisse de l’impôt sur le revenu : pour une baisse des impôts sur le revenu (qui ne touchent bien entendu que les foyers fiscaux qui paient cet impôt), les désengagements financiers de l’État dans de nombreux secteurs ont obligés toutes les communes, tous les départements à augmenter sévèrement les impôts locaux (qui touchent tous les foyers fiscaux, les plus petits propriétaires comme les plus pauvres locataires). Les 3% de baisse d’impôt sur le revenu pour les plus riches sont à comparer à une hausse fiscale supérieure à 10% dans de nombreux départements (record pour le Gers +19%), plus des augmentations généralisées des tarifs publics (EDF, GDF, SNCF, La Poste, taxe carburant, forfait hospitalier, etc.) de 3 à 8% pour tout le monde.

 

Le bilan financier pour 2003 est effrayant : un déficit record de 4,5% (2,1% sous Jospin), une dette publique qui atteint 62% du PIB (du jamais vu sous la gauche comme sous la droite), une croissance négative -0,1%, des chiffres du chômage qui explosent (±14% en Languedoc-Roussillon). Évoquer le contexte international, alors qu’aux États-unis l’expansion sera de 3,2%, ne sert qu’à masquer l’incompétence et l’échec des choix effectués par la droite. Comment expliquer que, pour la croissance, la France qui était maillot jaune du peloton européen est maintenant lanterne rouge? Comment expliquer que les règles d’orthodoxie budgétaires européennes votées par les chefs d’états (donc par Chirac) bloquent le développement de l’économie française et ne bloquent pas celle des autres pays?

 

Plus qu’incompréhensible, le budget 2004 est inconcevable. En « bon père de famille » ; si un mois donné, vous êtes alertés par votre banque parce que vous avez trop dépensé ; logiquement, le mois suivant, vous essaierez d’économiser ; jamais vous irez demander à votre patron de baisser votre salaire. Raffarin lui fait le contraire. En 2003, il a dépensé 4,5% de trop ; alors, contre toute logique, en 2004, il diminue ses rentrées d’argent en baissant les impôts des plus gros contribuables (10% des contribuables bénéficient de 70% de ces baisses).

 

Aucun économiste n’y retrouverait sa logique. Raffarin baisse les impôts des plus riches qui donc épargnent plus ; il baisse les allocations (APA – UNEDIC – ASS - AME) des plus démunis qui donc consomment moins ; et après il s’étonne que le pays soit en récession !

En contribuant à diminuer la consommation des ménages, cet illogisme économique des Chiraco-Raffarinistes est en grande partie responsable de la récession actuelle. Même la Droite pense que les choix du gouvernement sont INCONCEVABLES : les Députés UMPistes soutiennent le gouvernement du bout des lèvres (certains se préparent à assurer la relève), les Députés UDF le critiquent ouvertement, Bayrou déclare : « Une éventuelle suppression de l’allocation des chômeurs en fin de droit serait socialement un signe désastreux et un choix destructeur ». Nous ne lui faisons pas dire !

 


RAFFARIN S’ATTAQUE AUX CHOMEURS :

 

Longtemps escamoté par la réforme des retraites, le chômage reste bien le premier dossier social.

Si d’ores et déjà, nous pouvons qualifier le bilan économique de l’UMP-Raffarinisme de catastrophique, le bilan humain est cataclysmique. Nous éviterons la polémique des 15000 morts supplémentaires de cet été ; les chiffres du chômage étant tout aussi alarmant.

De non continuité des emplois jeunes, en non renouvellement des CES et CEC, en non remplacement d’1 fonctionnaire sur 2, en suppression de 20 000 aides éducateurs, en accumulation de plans sociaux, en absence de toute politique de l’emploi ; le gouvernement Chiraco-Raffariniste brade l’emploi.

La courbe du chômage est exponentielle :

• Dans notre Languedoc-Roussillon, 13,7% de la population active est privée d’emploi.

• Chez les moins de 25 ans, le chômage grimpe à 20%.

• Chez les plus de 50 ans, la hausse est de 2,7%. C’est dans cette tranche d’âge que le risque de basculer dans le chômage de longue voire de très longue durée est le plus fort. Après 50 ans, le retour à l’emploi est jugé quasi impossible, et la discrimination joue à plein. Dans ce contexte, reculer pour tous l’âge du départ à la retraite est suicidaire.

• Le chômage frappe d’abord les salariés les plus fragiles. Les travailleurs en CDD, les intérimaires servent de variable d’ajustement aux fluctuations de la demande. Les salariés précaires peinent à accumuler les durées d’activité suffisantes pour pouvoir être indemnisés. 1 chômeur précaire sur 2 n’est pas indemnisé par l’UNEDIC et n’est donc plus comptabilisé dans les chiffres du chômage.

• Pour des raisons idéologiques l’UMP-Raffarinisme étrangle les plus fragiles en les faisant volontairement basculer vers l’exclusion.

Votre Député UMPiste (eh oui, votre Député est de droite ; l’aviez-vous oublié ?) s’apprête à voter la réduction de l’allocation des chômeurs en fin de droits. Une décision tellement scandaleuse que l’on a du mal à penser qu’elle puisse être prise, même par la droite. Cette mesure lourde de conséquences pour les plus démunis n’est sûrement pas la solution ; c’est même la destruction pure et simple d’un milieu social.

 

COUP DE PROJECTEUR :

Délinquance dans les P.O que fait SARKOSY ?

       Lors d’une conférence de presse (10 sept), le Préfet Fuzeau a dévoilé les chiffres de la délinquance dans notre département.

• Les vols avec violence sont en forte hausse (+11,46% avec +22,58% en zone police).

• Le nombre de mineurs mis en cause grimpe (+37% avec +63,86% en zone gendarmerie).

• Lors de cette conférence, le commandant Houtekier déplora la faiblesse des renforts de gendarmerie cet été par rapport à l’été 2002.

La pratique du « tout répression » de notre cher Ministre de l’intérieur aurait-elle déjà atteint ses limites ?

 

Haro sur les 35heures :

Le déficit budgétaire record, la récession (du jamais vu depuis la dernière guerre), la montée du chômage, son absence de réaction face à la crise sanitaire de la canicule… le gouvernement UMP-Raffariniste a trouvé le coupable de tous ses maux : les 35 heures !

       Étonnant car depuis 18 mois (les assouplissements Fillon), le temps de travail ne diminue plus en France. Étonnant car la prise de RTT a créé un nouveau marché du loisir créateur d’emplois. Étonnant car l’INSEE chiffre les emplois dus à la réduction du temps de travail à 350 000. Étonnant car la « production horaire » hexagonale est une des meilleurs au monde et qu’un salarié français produit plus en 35 heures qu’un américain en 42 heures.

Citons Jean Rigual (UMP) en séance du Conseil Général : « les avancées sociales d’hier nous ruinent aujourd’hui » ; et vous aurez compris : ce n’est pas la droite UMPiste qui gouverne la France mais le MEDEF !

 

Sécu : le fiasco !

       Le déficit de la Sécurité Sociale est abyssal ; inutile de le chiffrer ; demain il sera encore plus important qu’aujourd’hui. Nous sommes bien loin de l’équilibre budgétaire des années Jospin. Que fait le gouvernement UMP-Raffariniste ? Rien !

       Pour des raisons électorales, dans le projet de loi de financement de la S.S., il tourne le dos aux réformes et les repousse à…2005. Mais d’ici là, je gouffre va s’agrandir ; à ce moment-là, la Droite dira que la seule solution restante est que la S.S. ne s’occupe plus de tel ou tel domaine et que c’est au secteur privé de la prendre en charge. La privatisation de la S.S. est en route.

       Le Parti Socialiste défendra une Sécurité Sociale Universelle fondée sur la solidarité garantie par l’État.