Le P'tit Pollestrenc Progressiste

septembre 2004

Bilan à mi mandat :

Après trois années de gouvernement UMP, il est temps de dresser un premier bilan et d'affirmer nos volontés.

1 - Débâcles électorales : Le gouvernement doit se rendre à l'évidence, les idées de droite ne sont pas majoritaires en France. Le Parti Socialiste a démontré qu'il était la 1ère force politique du pays en retrouvant son niveau électoral des années 80. Pour arriver à ce résultat le Parti Socialiste a fait le choix de la crédibilité dans l'unité. Crédibilité en présentant des projets possibles tirés par une volonté sociale. Unité en interne et en externe. La victoire de la liste " Union Toute ! " en Languedoc Roussillon en est le parfait exemple. Notre travail dans l'opposition est porteur d'espérance. Désormais, nous sommes en responsabilité dans 20 régions et 50 départements.

2 - Crise de confiance : Le Premier ministre connaît une impopularité dont il ne peut sortir qu'en quittant Matignon. Le bilan de son gouvernement est: un chômage élevé malgré les exonérations de cotisations ; une croissance fragile sans création d'emplois et sans redistribution de pouvoir d'achat (la seule croissance que l'on connaisse aujourd'hui est celle des profits) ; des déficits considérables qui ne seront réduits que par la hausse des prélèvements sociaux et ceux plus insidieux comme sur le carburant (1 milliard d'euros depuis 6 mois) ; un endettement record. D'où ce climat de défiance dans le pays, dans la majorité réduite pourtant à la seule UMP, et même au cœur de l'Etat où la gue-guerre Chirac Sarkozy fait rage.

3 - Crise institutionnelle : L'irresponsabilité du Président de la République insensible aux mouvements du suffrage universel qui reste impavide devant l'échec de sa politique ; l'inexistence du Premier ministre dont le seul maintien relève de l'obstination du prince ; tout cela révèle un système qui s'effondre. Cette crise aggrave le risque de rupture civique et sociale ; elle abîme encore l'image de la politique et de l'action publique ; elle affaiblit le rapport des citoyens avec les institutions. La Démocratie en est directement affectée.

4 - Un défi lancé à la gauche : Le Parti Socialiste ne peut considérer ses succès électo-raux comme un capital garanti à vie. La confiance ne se thésaurise pas. Elle se renou-velle, se mérite. Le Parti Socialiste ne peut se contenter d'exploiter un rejet qu'elle pressent, mais qui peut prendre tant de formes inattendues. Il ne peut rester spectateur des déchirements et des délitements du pouvoir. Le Parti Socialiste aspire au changement pas à la crise. La gauche doit agir. Aussi, en cette rentrée, le rôle des socialistes est de défendre les citoyens confrontés à une politique injuste et inefficace ; pour demain proposer un espoir au pays et fédérer les énergies.

5- Peser sur les choix du gouvernement : le contraindre à aller là où il ne voudrait pas et l'empêcher d'avancer là où il le voudrait. Il y a urgence sur trois sujets :
- Le pouvoir d'achat affecté par le chômage, la modération salariale et la montée des prélèvements de toute nature. Sarkozy a fait une nouvelle fois mine d'agir (s'agiter) c'est-à-dire a convoqué les caméras pour sceller un accord avec les grandes surfaces, leur permet-tant de lancer des opérations publicitaires sur des baisses de prix aussi partielles que fictive. Aujourd'hui, c'est une politique de transparence qui s'impose : transparence des marges, des prix, des profits. Pour la distribution, comme pour les banques, les assurances ou la téléphonie La hausse des carburants depuis 6 mois vient encore altérer davantage le pouvoir d'achat et menace directement la reprise de la croissance. Le gouverne-ment fait une faute sociale et une erreur économique en refusant de réintroduire le mécanisme de la TIPP flottante.
- Les 35 heures : Cible du MEDEF depuis leur introduction, obsession idéologique pour la droite, les 35 heures sont devenues aujourd'hui le prétexte à un véritable chantage à l'emploi pour démanteler l'en-semble du droit du travail. Le gouvernement est morale-ment et politiquement responsa-ble de ce désordre social. C'est lui qui a encouragé le processus, à travers la stigmatisation rituelle de la RTT en proposant de rémunérer moins les heures. Il est responsable du passage à l'acte des chefs d'entreprises qui ont compris que la chasse aux 35 heures était ouverte sous la protection de l'Etat. Il s'agit d'un acquis social majeur des salariés et au-delà de la remise en cause du temps de travail, c'est l'ensemble du droit du travail qui est en jeu.
- Les services publics : Cette rentrée est aussi celle de leur affaiblissement : 10 000 postes en moins dans l'Education Nationale, des tensions budgé-taires dans les hôpitaux, la disparition pure et simple de la moitié des bureaux de poste sur le territoire. La mystification sémantique avec laquelle La Poste et Jean-Pierre Raffarin tentent de nous faire passer des points de contact en bureaux de poste en est la plus récente illustration. Les collectivités locales devront, désormais, payer La Poste pour disposer de sa présence. Et les usagers devenir clients de services privés pour espérer accéder aux prestations du service public

Coup de projecteur :

o Le feuilleton de l'été : Quel suspense ! Mieux que " Château Vallon " ou " Zodiaque ". Chaque matin, avant de partir à la plage, nous nous retrouvions devant notre poste de radio, impatients de connaître enfin le dénoue-ment, à l'attente des nouvelles de notre feuilleton estivale. La sueur perlait nos fronts, nos gorges se serraient, nos rythmes cardiaques s'accéléraient, le stress nous gagnait, le suspense était à son comble, l'attente devenait insup-portable… Début septembre enfin, la droite nous libéra d'une si longue attente, le dénoue-ment fut inattendu, ce fut la surprise générale dans tous les foyers français : Sarkozy sera candidat à la présidence de l'UMP ! Merci Nicolas pour cet excellent suspense vraiment très intéressant.

o Offre d'emploi : Suite à départ plus ou moins volontaire de Ministre de l'économie, gouvernement de droite recherche homme politique connaissant bien volonté du Medef pour faire serrer ceinture à citoyen ordinaire. Expérience demandée : savoir réduire les déficits en baissant les impôts des plus riches. Envoyer candidature à l'UMP qui fera suivre.

o Nous agissons: Dans les Régions et Départements, qui ne peuvent par leurs seules compétences, compenser les effets des désordres et des reculs nés des choix gouvernementaux, les socia-listes ont pris des mesures L'éducation, avec la gratuité des manuels scolaires au lycée pour les terminales (premières et secondes à l'avenir). L'emploi, avec de nouvelles chances données aux jeunes, aux personnes sans qualifications, avec un effort considérable accordé à la formation, au reclassement, à la réinsertion. Le logement, avec des décisions immédiates sur les réserves foncières, les cautions immobilières et les coups de pouce au logement étudiant.

o Délocalisations: Qui peut croire que la lutte contre les délocalisations passera par la mise à niveau des salaires et des conditions de travail par rapport aux pays de l'Est, voire du Sud ! Elle exige un soutien aux entreprises de main d'œuvre, par un changement du mode de calcul des cotisations sociales. Elle appelle une politique industrielle pour développer des pôles d'excellence et des actions de formation et de reclassement sur les bassins d'emplois les plus exposés. Et surtout, une politique économique de soutien de la croissance créative d'em-plois qualifiés. Celle qui manque aujourd'hui.